Je suis sur la ligne de départ, fébrile. Cela fait des mois que j'attends ce moment mais à quelques secondes du départ, j'ai peur. Peur d'abandonner, peur d'échouer, peur de ne pas atteindre l'objectif que je me suis fixé.
Le départ est donné, la meute de coureurs s'élancent sans savoir après quoi ils courent. Je me suis mis dans les premières lignes de concurrents et je le regrette déjà, je sens que je suis aspiré par le rythme effréné des premiers sans pouvoir rien y faire. Je suis propulsé par l'excitation de la course.
Je passe au 1er CP, je regarde ma montre et elle me confirme que je suis à un rythme qu'il me sera impossible de tenir plus longtemps. Malgré tout, je me sens encore bien et je suis content de prendre de l'avance sur mon objectif. J'essaie de me caler à une allure plus raisonnable pour tenir le reste de la course.
Le 2e CP se passe plus difficilement et j'ai déjà perdu de nombreuses secondes par rapport à mon rythme initial. Je suis déjà dans le dur alors que je n'ai pas encore parcouru la moitié du chemin !
C'est avant le 3e CP que tout bascule, je sens ma tête qui tourne, je commence à voir trouble. De toute évidence, je suis en train de faire une hypoglycémie ! Je m'arrête au ravitaillement et m'allonge par terre. Je me demande ce que je fais là, loin de mon canapé ; ce qui m'a poussé à m'inscrire à cette course, pourquoi je me mets dans tous ces états alors que je serais mieux chez moi avec une bonne bière !
En regardant les autres coureurs passer, je commence à avoir des hallucinations : je crois voir des lapins courir 😨.
Un coureur que je ne connais pas me tend la main pour me relever : "tu dois finir, tu n'es pas venu là pour rien !"
Ces mots résonnent en moi, je repense à tous les efforts concédés pour en arriver là. Je repars après avoir avalé quelques barres protéinées que j'avais emportées avec moi.
La course est encore longue, elle me paraît même durer une éternité. J'alterne marche et course.
J'arrive avec difficulté au 4e CP et je sais que c'est le dernier avant l'arrivée : "c'est dans la tête maintenant". Je me surprends à courir, de plus en plus vite. A un rythme que je ne me pensais pas capable de tenir. Je double même quelques coureurs en perdition dans les dernières minutes.
Je franchis enfin la ligne d'arrivée. Je m'écroule à genou embrassant le sol. Je récupère ma médaille tel un trophée que je brandirai fièrement arrivé chez moi.
J'avais oublié à quel point c'était dur de courir un 5km ! 😜
Valtrés
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Fabrice PION (dimanche, 29 octobre 2017 11:03)
Excellent !
Maintenant, essaie le 110m haies... ;-)